Des hauts et débats - Master Industries Culturelles - Université Paris 8

Enquête collaborative sur les débats numériques en écho aux émissions télévisées 

Les articles de ce site ont été rédigés par des étudiants du Master « Industries culturelles et créatives » UFR Culture et Communication de l’Université Paris 8, dans le cadre du cours « Espace public et médias »,  assuré par Sophie Jehel, Professeure en sciences de l’information et de la communication.

La réalisation de ce site a été facilitée par l’initiation aux outils de consultation et d’analyse de l’INA thèque. Tous nos remerciements vont à l’équipe de Claude Mussou, chef de service de l’Inathèque, responsable du dépôt légal, de la Bibliothèque Nationale de France et à Tiffany Anton, Chargée de mission en documentation pour la valorisation des collections web du dépôt légal.

Objectif du cours

Les médias proposent des espaces publics qui viennent informer le débat public. Leur responsabilité sociale et politique est donc essentielle pour le fonctionnement de la démocratie. Le cours, assuré par S. Jehel, part d’une approche des caractéristiques de l’espace public et de la démocratie par différents auteurs (Arendt, Habermas, Fraser, Rosanvallon, Blondiaux). Le développement du web, avec son incitation à l’exposition de soi par des plateformes commerciales, poursuit, sous des modalités nouvelles, une dynamique de confusion des sphères publiques et privées amorcé à la fin du XVIIIème siècle avec l’avènement de la bourgeoisie (Habermas, Sennett). Cette privatisation de l’espace public constitue un risque fort d’instrumentalisation au service de logiques privées, financières principalement mais aussi de surveillance. Mais le web actuel pourrait aussi dépasser certaines limites des espaces publics traditionnels et contribuer à l’émergence de formes nouvelles d’expression démocratique (Lessig, Cardon, Fraser).

Le cours constitue une opportunité pour réfléchir à la qualité des débats organisés par la télévision, aux enjeux du pluralisme et au rôle des plateformes numériques et en particulier des réseaux socionumériques (Twitter, Youtube, Twitch…) en termes de démocratisation, de pluralisme, de dialogue, d’extension de la sphère du débat, mais aussi de sa fragilisation. Une façon d’interroger la « démocratie Internet » et la complémentarité des espaces médiatiques historiques (la télévision, peu fréquentée par les étudiants) et les plateformes numériques, plutôt que de les opposer. L’INA offre des moyens particulièrement intéressants de travailler sur cette interdépendance entre médias historiques et réseaux socionumériques, en particulier grâce aux archives Twitter.

Sophie JEHEL est professeure en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8, UFR Culture et communication, chercheure au Cemti associée au Carism. Ses recherches portent notamment sur la régulation des médias, la déontologie des médias et la réception des politiques émotionnelles des industries numériques.

Le Master Industries culturelles et créatives est orienté vers la communication, l’innovation, la création des biens culturels à l’ère du numérique. La première année propose un tronc commun sur les industries créatives et médiatiques, et sur leurs récentes transformations sociales, marchandes, technologiques, politiques, juridiques. En deuxième année, trois parcours permettent de se spécialiser sur un secteur : l’audiovisuel, la musique, ou les plateformes numériques. L’enseignement est adossé à la recherche et mobilise plusieurs disciplines : socio-économie, sémiologie, sociologie de l’innovation et des usages, esthétique, anthropologie culturelle.

Pratique du débat, de l’analyse du débat et de la collaboration sur les plateformes numériques : participation au site Des hauts et Débats

Il s’agit d’un travail d’équipe (de 3 étudiants) qui comporte 4 étapes.

La première étape consiste dans la rédaction d’un article qui propose l’analyse d’un débat télévisuel ou des commentaires publiés en réaction à ce débat.

Les équipes doivent choisir un épisode d’une émission où a eu lieu un débat. Ce choix engage une double équipe (TV + WEB). À l’intérieur de l’émission qu’il faut avoir visionnée, les étudiants choisissent une séquence contenant un débat. Les équipes « télévision » se chargent de l’analyse (quantitative et qualitative) du débat télévisé. Les équipes « web » se chargent de l’analyse (quantitative et qualitative) des interactions liées à l’émission qui ont lieu pendant et un peu après le segment choisi .

 L’article comprend 8000 signes environ. Malgré sa brièveté, il répond à des critères de rigueur scientifique : en développant une argumentation cohérente, en donnant les sources ou les preuves de ce qu’il avance par des notes de bas de page et en s’inscrivant dans un débat scientifique par la citation d’au moins deux des textes étudiés en cours. Pour rédiger cet article, les étudiants sont invités à découvrir les outils d’analyse de l’INAthèque à la BNF.

Lors de la seconde étape, un autre étudiant de l’équipe doit commenter au moins un article rédigé par une autre équipe, directement sur le site éditorial.

Lors de la troisième étape, un autre étudiant de l’équipe rédige une réponse au(x) commentaire(s) reçu(s) sur l’article proposé à l’étape 1, montrant l’avancement de la réflexion de l’équipe sur le sujet.

4ème étape (hors ligne) : l’équipe rédige un carnet de bord justifiant le choix du terrain, la méthodologie de l’enquête et explicitant la répartition des responsabilités.

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