Le 12 janvier 2024, la fraîchement nommée ministre de l’éducation Amélie Oudéa-Castéra alors interrogée sur son choix de scolariser son fils au lycée privé Stanislas, fustige l’école publique où il y aurait de trop nombreuses absences, perturbant la scolarité des élèves. Ces propos très rapidement repris dans la presse, font polémique et sont largement critiqués pour leur coloration méprisante, et qui plus est mensonger. L’émission de débat Punchline diffusée sur CNews et Europe 1 le 15 janvier revient sur cette polémique et angle le débat entre les différents intervenants sur l’opposition entre public et privé, titrant même le passage que nous commentons « La guerre école privée/école publique est-elle relancée ? ». Le débat sur le plateau se fait sans haussement de voix, mais qu’en est-il de l’espace commentaire YouTube de la vidéo ? En effet, les débats en ligne sont réputés de faible qualité, allant parfois même jusqu’à la violence. Il s’agira ici d’étudier les conditions dans lesquelles se déroulent le débat et la manière dont les utilisateurs construisent leurs argumentaires. Nous développons nos analyses sur les 36 commentaires de la vidéo, en se concentrant sur ceux jugés les plus pertinents. Nous avons choisi de rendre anonymes les commentateurs en les désignant par des lettres et référencerons, par souci de clarté, les commentaires de cette manière : C1,C2…
Réaction au débat télévisé
Les commentaires de cette vidéo s’organisent en deux grands groupes : le premier groupe composé d’utilisateurs réagissant aux propos tenus par les intervenants sur le plateau de Punchline, le second répondant à la question du débat, apportant d’autres éléments non avancés par les chroniqueurs.
5:35 mais il raconte quoi la? La majorité des élèves dans les écoles privés religieuses sous contract ne sont croyant de la dite religion…leur parents les inscrivent parce que souvent la discipline et le focus sur l’excellence scolaire est la priorité dans ces établissements.
« Stanislas est le meilleur établissement de France « ???? Quand on ne sait pas de quoi on parle, on evite de se la ramener. Entre Henri IV, Louis Le Grand, Condorcet, La Fontaine et j’en passe, aucun n’est privé.
Dans ce premier groupe de commentateurs, certains adressent les propos tenus par les chroniqueurs du plateau soit en utilisant les outils techniques de Youtube, le code temporel renvoyant au propos commenté ( C1 : « 5:35 mais il raconte quoi la?[…] » ), soit en citant, entre guillemets le propos (C2 : « « Stanislas est le meilleur établissement de France « ???? »). Nous notons que, dans ces deux commentaires, les commentateurs font usage de la forme interrogative de façon à décrédibiliser les propos rapportés. Les quatre points d’interrogation relèvent du mode phatique, du maintien du contact avec l’interlocuteur, et permettent au commentateur de souligner l’aberration que serait d’affirmer que le lycée Stanislas est le meilleur établissement de France.
Oui, perso, je me saigne pour que mes enfants soient dans le privé. Je suis assistante maternelle et divorcée avec un père qui verse une pension de façon trés épisodique.”
Dans l’école de mon fils, ils ne sont que 5 enfants sur 24, inscrits en catèchese, les autres en « culture chretienne ». Sur les 5 enfants inscrits en catèchese, nous ne sommes que 3 familles à aller à la messe chaque dimanche ou presque. Dans l’école, il doit y avoir 1 famille par classe de catho ; soit avoir à tout casser 8 familles qui vont à la messe régulièrement…
“Dans l’école de mon fils, ils ne sont que 5 enfants sur 24, inscrits en catèchese […] Sur les 5 […] nous ne sommes que 3 familles à aller à la messe.[…] Dans l’école, il doit y avoir 1 famille par classe de catho ; soit avoir à tout casser 8 familles qui vont à la messe régulièrement…”
Aussi, les utilisateurs qui réagissent aux propos tenus sur le plateau ont tendance à faire appel à leur expérience personnelle pour étayer ou réfuter les intervenants. Par exemple, l’utilisatrice A s’identifie à l’argument développé par l’un des intervenants du plateau selon lequel l’école privée serait souvent fréquentée par des élèves issus de milieux défavorisés dont les parents fournissent d’importants efforts pour financer leur éducation. Elle commence d’ailleurs son commentaire par “oui”, marquant fortement son adhésion à l’argument puis en rapportant son expérience personnelle, soulignant la difficulté de sa situation : C3 “Oui, perso, je me saigne pour que mes enfants soient dans le privé. Je suis assistante maternelle et divorcée avec un père qui verse une pension de façon trés épisodique.”. L’utilisatrice A répond par ailleurs au commentaire C1, précédemment cité, en faisant encore une fois appel à son expérience de parent d’élèves. Elle explique que peu d’élèves scolarisés dans l’école de ses enfants sont catholiques pratiquants en apportant des chiffres précis pour étayer son argument dans le C4. Pour l’utilisatrice A, il semble que l’on peut généraliser son cas personnel pour confirmer l’argument que peu d’élèves dans les établissements catholiques le sont.
Dans cette première partie du corpus des commentaires, il semble que les utilisateurs cherchent peu à débattre avec d’autres utilisateurs. Au contraire, ces utilisateurs répondent davantage aux arguments des intervenants du plateau, pour souligner les arguments qui leur semblent mauvais. Aussi, l’appel à l’expérience personnelle semble prégnant.
Le débat argumenté : exemple d’un échange entre deux utilisateurs
Dans cet espace commentaire, deux fils de conversation se sont constitués entre les utilisateurs qui développent une conversation autour de l’école publique et privée. Nous nous concentrons sur celle entre l’utilisateur B et C, qui échangent sept longs messages argumentés de plusieurs paragraphes. Ici, se développe non seulement un argumentaire mais aussi se joue, en fond, une opposition idéologique et de construction du débat.
La conversation est initiée par l’utilisateur B qui revient sur la question des absences des professeurs à l’école publique, départ de la polémique qui par ailleurs assez peu abordé dans le débat télévisé. Il fait le lien avec le manque de financement de l’école publique, puis plus largement avec le phénomène de métropolisation qui favorise, selon lui, les « CSP+ ». L’utilisateur B développe ainsi une analyse socio-économique structurelle, utilisant un vocabulaire emprunté à la sociologie : « CSP+ », « mépris de classe », « classes moyennes ». Il fait preuve de ce qu’appelle Cyril Lemieux, un agir communicationnel : c’est-à-dire qu’il cherche à débattre en s’appuyant sur des preuves en n’utilisant pas de sophismes et en respectant donc les « normes inter-subjectives ».
En faisant passer un manque d’effectif pour de l’absentéisme, elle insulte tous les enseignants du public. Elle fait reposer sur eux, la nullité de ses prédécesseurs, issus du même parti, appliquant les lubies du président. C’est un mensonge, appuyé par le fait qu’elle a raconté une fable sur son gosse, comme si il était au collège ou au lycée, alors qu’il n’a fait que 6 mois de maternelle, dans le public. Tout ça s’inscrit dans un racket qui consiste à ne pas mettre l’argent nécessaire dans l’école publique, et donc, à forcer ceux qui ont les moyens à payer deux fois, par leurs impôts et par le prix élevé du privé. Le mépris de classe, qui consiste à ne pas mélanger ses enfants avec ceux des pauvres, n’est pas suffisant pour payer le racket de l’école privé. Donc, les riches forcent les classes moyennes à y entrer, en pourrissant l’école publique. Le principe de base devrait être que si le public va mal ; le privé perd ses subventions, afin que le public soit remis à niveau. On ne peut pas passer son temps à dire que les enseignants du public sont mal payés, qu’il faut revaloriser leurs salaires et rendre le privé plus compétitif que le public, en finançant un quart du salaire appliqué dans privé, par de l’argent publique. La même somme consacré au public, le problème d’effectif est résolu et la profession revalorisée. Les gamins, issus de milieux pauvres, sortent de l’école en étant employables. Il y a moins de misère, moins d’émeutes, plus de sécurité. Mais non, le projet de la droite a été de supprimer 1 poste de fonctionnaire sur 2. Donc, en campagne, plus d’instituteur de classe unique, on ferme la dernière classe, on ferme l’école. Pas d’école, pas de médecin, pas de notaire, pas d’avocat, pas d’ingénieur… Les CSP+. Direction la ville. Pas la ville moyenne, sans théatre, sans spectacle, sans multiplex,.. La ville-ville, mégalopole, au centre des quelles vivent les vrais riches. Comme cela, eux, peuvent avoir le choix de jeter les CSP+, d’en changer comme de chemise. Ca fait des mégalopoles avec des dizaines de millions d’habitants, on peut y construire des projets de musée de fondation, y organiser des JO, y faire des tas de conn… pour le bien du portefeuille des riches. Le pays est détruit. Mais le français moyen est content de faire un selfie avec un athlète de haut niveau, blessé, avec des tas de problèmes de santé, mais pancarte publicitaire, pour sponsors détruisant l’environnement, diffusant des messages de cohésion sociale, de bonne santé, de jeunesse et d’avenir souriant, totalement contraires au réel.
Son interlocuteur, l’utilisateur C, respecte dans l’ensemble, les mêmes normes. L’utilisateur C fait par exemple usage d’une hyperbole pour souligner l’absurdité de l’argument de son interlocuteur et donc le disqualifier : C5 « Alors j’ai faillit m’étouffer une paire de fois. ».
Néanmoins, au cours de leur échange, les deux utilisateurs s’opposent sur la validité d’utiliser son expérience personnelle pour argumenter.
Alors j’ai faillit m’étouffer une paire de fois. LE problème, car il n’y en a pas 50 dans le public est la notion d’enfant roi (merci Françoise Dolto). Si on remet l’autorité au sein de l’école, comme ça l’est déjà dans le privé, il se passe quoi : – les profs ne se cantonnent plus à faire de la discipline et donc se consacrent sur le cœur de leur métier, la transmission du savoir. – comme il ne s’épuisent pas à tenir leur classe et ne sont plus menacés, il n’y a plus ou presque plus de droit de retrait, de burn out, etc… donc le problème d’effectif se résoudra de lui même, en grande partie. – si le contexte de l’enseignant est serein et au nombre de jour travaillés, le salaire n’est pas si mauvais que cela. Rien n’interdit à un enseignant de faire du soutien rémunéré pendant les grandes vacances et donc de rentabiliser son principal « avantage », les vacances. Je suis convaincu que si on remet de l’autorité à l’école, le reste suivra et le métier redeviendra attractif. Donc commençons par faire comme dans les écoles privées au lieu de les critiquer pour le fait qu’elles coûtent cher. Ce qui en plus est en grande partie faux, si l’élève est brillant, il a des bourses et ne coute quasiment rien à ses parents, donc l’école privée réservée au riche, c’est une blague. Maintenant, si l’élève est moyen voire mauvais, le tarif sera plein pot ou il sera carrément refusé. Donc en copiant le privé : – classe de niveau – uniforme ou tenue stricte – le prof représente l’autorité dans sa classe – la hiérarchie est claire avec les parents d’élèves, si « bêtises » à répétition c’est dehors. Une fois que j’ai dit ça, ce qui est une vue plutôt de droite, faut aussi faire avaler la pilule au mammouth de gauche et c’est bien ça le plus dur.
Ici, l’utilisateur C remet en question l’expertise de l’utilisateur B : C6 « ça se voit que vous n’avez jamais au grand jamais enseigné, ça ne vous élimine pas du débat, mais cela vous limite dans votre crédibilité. ». Cet argument de l’expérience revient à plusieurs reprises. Nous notons d’ailleurs la difficulté pour les deux commentateurs de débattre tant ils ne s’accordent pas sur une échelle potentielle de classement de valeurs des arguments. Ainsi, l’utilisateur B prône la supériorité d’un argumentaire analytique, qui s’appuie sur des références à la sociologie. Au contraire, l’utilisateur C estime que l’expérience précède l’analyse théorique.
Cependant, l’utilisateur B n’accorde pas davantage de poids à l’argument de l’expérience : C7 « Vous vous focalisez sur votre expérience personnelle et votre ressenti d’efforts fournis, pour évacuer toute idée que votre réussite pourrait contenir un facteur de chance. C’est un biais cognitif. ». Ici, l’utilisateur B répond à l’utilisateur C qui explique le cas de sa réussite personnelle grâce à l’école, étant issu d’un milieu populaire. Pour l’utilisateur B, cet argument n’est pas recevable car son interlocuteur fait de son expérience personnelle une généralité.
Les deux commentateurs cherchent à discréditer les arguments l’un de l’autre pour prendre l’ascendance sur le débat, ce qui est caractéristique du débat polémique sur les espaces en ligne. Ainsi, plus que l’enjeu de remporter un débat sur l’école, se joue l’opposition de deux visions du monde.
Nous trouvons intéressant de noter la sophistication et longueur des arguments avancés par les commentateurs ici ; l’espace commentaire prend une dimension similaire à l’agora grecque, un espace public d’échange et de débat. Même si les commentateurs ne semblent pas nécessairement ouverts à changer leur opinion, l’espace commentaire constitue un espace public d’échange, un véritable forum numérique. Cette observation contraste avec le phénomène des « echo chambers » ou « opinion bubbles » sur Internet, où les algorithmes cantonnent strictement les utilisateurs à du contenu correspondant à leurs opinions politiques. Nous posons que cet “axe” d’ouverture à des opinions opposées varie en fonction du type de vidéo et de son public cible : un débat télévisé diffusé par des chaînes comme CNews ou Europe 1 a pour cible un public très large et d’orientations politiques variées. La diversité d’opinions au sein de l’espace commentaire YouTube reflète la diversité d’opinions du large public que cible l’émission Punchline.
Deux perspectives politiques opposées
Au fil de la conversation, se joue une opposition sur le plan politique, les deux utilisateurs reprenant à leur compte des analyses colorées politiquement. Ainsi, il s’agit de mettre en évidence l’interdiscursivité, c’est-à-dire l’appel à un autre discours, ici politique, à un autre discours. Par exemple, l’utilisateur C fait appel au lieu commun de la « droite de l’assistanat » : C8 « Marre de cette génération d’assistés qui se victimise plus ou moins en fonction de leur origine sociale, ce n’est pas une fatalité de naître dans un milieu modeste. » Ici se concentre une rhétorique associée à la droite qui comprend que les personnes issus de milieux modestes dépendent des aides sociales et ne font donc pas d’efforts pour se sortir. Il défend par ailleurs l’existence de la méritocratie, critiquée par la sociologie bourdieusienne notamment. L’utilisateur B sur sa réussite personnelle : « Je suis fil d’ouvrier et petit fils d’ouvrier, smicard de père en fils, je suis donc une des preuves qu’on peut sortir de son milieu social et qu’on est pas condamné à y rester, ça c’est de la flûte. ». Il utilise ici le terme péjoratif « smicard » pour parler de sa propre situation, créant une situation de proximité.
Au contraire, l’utilisateur B connecte son argumentaire autour de l’école à un contexte plus global de politiques publiques. Il développe une perception du monde critique des élites qui s’accapareraient les richesses et construiraient un monde pour eux : C8 « Mais non, le projet de la droite a été de supprimer 1 poste de fonctionnaire sur 2. Donc, en campagne, plus d’instituteur de classe unique, on ferme la dernière classe, on ferme l’école. Pas d’école, pas de médecin, pas de notaire, pas d’avocat, pas d’ingénieur… Les CSP+. Direction la ville. Pas la ville moyenne, sans théatre, sans spectacle, sans multiplex,.. La ville-ville, mégalopole, au centre des quelles vivent les vrais riches. […] Ca fait des mégalopoles avec des dizaines de millions d’habitants, on peut y construire des projets de musée de fondation, y organiser des JO, y faire des tas de conn… pour le bien du portefeuille des riches. […]. ».
Conclusion
Deux tendances contraires dans les commentaires : une première majoritaire consiste à faire appel à son expérience personnelle, son propre vécu en tant que parents ou anciens élèves du privé. Une autre minoritaire se base sur une analyse plutôt socio-économique. L’extrait vidéo n’est le sujet que pour une partie des utilisateurs qui dépassent les arguments avancés par les débatteurs de Cnews. Ainsi la vidéo définit ce que Virginie Julliard appelle, dans l’article Comment débattons du genre sur Twitter, les arènes du débat, c’est-à-dire la délimitation matérielle de la conversation. Ainsi, là où, sur Twitter, le hashtag matérialise les limites des conversations, ici c’est l’espace commentaire. On peut se demander si en fonction de la ligne politique du média les commentaires seront plus ou moins marqués d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique.
Par ailleurs, cette analyse nous permet de réfléchir à la conception de l’espace public à l’ère d’Internet : Ici, aussi bien la substance des débats dans les commentaires que la polémique initiale autour de la scolarisation des enfants de la ministre relèvent en majorité du domaine privé. Ainsi, se joue ici ce que H.Arendt pose comme “le drame de la civilisation occidentale”, soit la liquidation du politique en tant que problème public, infiltré par des considérations privées. Bien que la construction de l’école publique soit une question politique et donc publique, le fait d’argumenter sur les choix éducatifs d’une ministre montrerait, selon H.Arendt, un espace public dysfonctionnel où le politique se personnifie. A l’ère d’Internet et des médias en continue, l’espace public est continuellement restructuré par des polémiques de l’ordre privé qui amoindrie les débats.
Enfin, la véhémence du débat dans les commentaires de l’extrait de Punchline illustre la façon dont les plateformes numériques deviennent de plus en plus le terrain d’expression publique et citoyenne. C’est cet espace ouvert que des projets gouvernementaux cherchent à saisir avec des expérimentations numériques telles que la consultation sur la loi dite « République numérique » en 2017, qui entendait créer un espace consultatif citoyen en ligne. Alors que les résultats de ces innovations institutionnelles restent nuancées (Badouard, 2018), nous posons que l’espace public s’incarne dans les commentaires YouTube de vidéos de chaînes informatives, comblant un désir de débat informé ressenti chez les commentateurs.
L’article est pertinent dans sa précision, il différencie deux parties de commentateurs.
Une part de ces derniers privilégiant leur vécu comme argument et l’autre se basant sur des faits socio-économiques.
Nous trouvons que la prise en compte des commentaires basés sur des expériences personnelles est primordiale dans le débat, car elle permet de nuancer un discours politique pouvant ne pas être en phase avec la réalité d’un contexte économique et social. Un utilisateur anonyme et citoyen partageant son vécu est potentiellement plus en accord avec la majorité des français comparé à un politique touchant 500 000 euros par an.
Le résultat reste une prise de position des citoyens quant au débat école publique vs école privée. L’équipe souligne aussi le désir des politiques de créer une loi « La République numérique » pouvant créer un lieu de rencontres et de conversations pour tout citoyen voulant s’exprimer sur le sujet, qui peut s’apparenter à l’espace commentaire de Youtube.
Malgré le peu de commentaires (36) les rédactrices ont su effectuer une sélection afin de ne garder que les commentaires qu’elles considéraient les plus pertinents. Il aurait été intéressant de connaitre leurs critères de sélection mais effectivement les commentaires sont représentatifs de différents avis et manière d’exposer leurs points de vus.
En effet, on retrouve bien des avis divergents sur le sujet, révélateurs de la pertinence du débat.
L’article offre une analyse minutieuse et perspicace des dynamiques de discussion dans les espaces de commentaires en ligne, en prenant pour exemple une chaîne YouTube spécialisée dans le débat politique.
En prenant en compte le fait que les auditeurs de cette chaîne peuvent avoir un avis plus ou moins orienté sur la question, en fonction des médias qu’ils suivent, en l’occurrence ici CNews, elles apportent un critère important dans l’analyse des commentaires, puisqu’elles mettent en lumière le fait qu’ils restent des auditeurs de CNews, donc pouvons partager une opinion similaire.
Finalement, l’article sait mettre le doigt sur l’importance d’un lieu de communication et de prise de parole, particulièrement dans une ère où le numérique a de plus en plus d’ampleur et dans un débat où les conditions socio-économiques des citoyens est nécessaire.
Cette étude révèle des aspects fondamentaux de la participation citoyenne dans l’ère numérique, tout en soulevant des questions pertinentes sur la nature de l’espace public et le rôle des plateformes digitales comme forums de débat.
Elles auraient pu proposer des alternatives ou des moyens d’amélioration de la partie commentaire pour obtenir un maximum d’avis divergents et une vue d’ensemble de ce que pense réellement la majorité des français dans un monde idéal, même si ce n’était pas réellement le sujet de l’article.
En conclusion, c’est un article complet qui souligne bien l’importance de la partie commentaire et qui retrace une sélection pertinente et globale malgré le peu de commentaires.
Bonjour,
Merci de votre réponse détaillée et de vos suggestions d’amélioration pertinentes.
Il est vrai qu’il est intéressant de sonder les avis des internautes sur la toile pour se rendre compte d’une potentielle opinion publique, qui diffère de celle représenter dans les médias. Néanmoins, on ne peut que s’interroger sur la qualité du débat télévisuel, qui n’apporte que les ressentis des chroniqueurs autour de la table, qui n’apporte pas de réels éléments de compréhension des enjeux autour de l’école française. Nous pensons que si le débat télévisuel était de meilleure qualité, alors les commentaires le seraient aussi. C’est pourquoi nous pensons que la mise en place de la « République numérique » devrait se faire au prix d’une formation citoyenne de qualité, permettant de donner de bonnes conditions au débat public.
Au sujet de notre méthode d’enquête, il est vrai que nous l’avons peu explicité dans l’article pour des raisons de lisibilité. Compte tenu du faible nombre de commentaires, la sélection s’est faite rapidement. La majorité des commentaires étaient assez courts et rebondissaient sur des extraits de la vidéo, et présentait peu d’intérêt à l’analyse. C’est pourquoi nous avons choisi un échange entre deux utilisateurs, qui avaient des avis divergents, ce qui se prêtent particulièrement à une lecture attentive technico-sémiotique.
Biljana, Dieyna et Anne-Cécile